POUR RÉUSSIR IL FAUT ETRE DOCILE
Performance.
" Pour réussir, il faut être docile "
Gilbert Coqalane // 14 juillet 2016 // Nancy (Auchan La sapinière Laxou)
Avec la collaboration artistique du photographe Sébastien Corsaint (Picture Wall)
Œuvre numérique.
Copyright : http://picturwall.wix.com/picturwall
Photographies " vestiaire " : Gilbert Coqalane
La performance " Pour réussir, il faut être docile " est une performance in situ non autorisée dans une grande surface (Auchan Nancy).
Cette performance fait partie intégrante du projet " Ressources Humaines " et est une suite de la performance "Pour réussir, il faut (se) coucher" qui a eu lieu en 2015 au Musée du Louvre (Galerie Denon // Salle Peintures Italiennes) sans autorisation, suite de la performance " Pour réussir, il faut sortir du cadre " qui a eu lieu à la Galerie P également sans autorisation. (Voir " Ressources Humaines ").
Elle prend forme par le biais d'une prise de fonction professionnelle au sein d'un point de vente, de prise de service, de réalisation de taches, de relations professionnelles (hiérarchie, collaborateurs), avec des composantes de celle-ci (pause, condition de travail, satisfaction client).
Apres une observation du marché du travail et de son fonctionnement, pour ce cas précis celui du groupe Auchan et d'une de ses animations commerciales, voici la retranscription photographique du métier exercé sans aucune autorisation, sans dévoiler son identité, sans être soutenu par aucun organisme (agence intérim, pôle emploi), sans recrutement, sans contrat de travail.
En s'imposant physiquement et de façon pacifique, l'artiste propose un état objectif de la profession d'artiste, mais également d'autres métiers avec plusieurs lectures possibles (audace, passivité, persévérance, prise de risque, expérimentation, renoncement).
Performance réalisée sans autorisation ou accréditation du groupe Auchan, d'une incertitude totale quant au dénouement de la performance.
RESSOURCES HUMAINES
« Ressources Humaines » est un projet artistique porté par l’artiste Gilbert Coqalane.
Ce projet débute en 2009 par le désir de transformation du quotidien et de l’expérience professionnelle en action artistique.
Travaux qui peuvent être pluriels dans leurs formes comme la performance, l’installation, la vidéo, l’écriture et la production d’objets mais également dans leurs lieux d’expressions comme les lieux traditionnels de diffusion artistiques (centres, galeries…) ou non traditionnels (centres commerciaux, entreprises, lieux de productions…).
La genèse du projet se situe dans des emplois non artistiques occupés par l’artiste, où il traite les relations épistolaires entre les services après-vente d’entreprises et les clients : il décide de s’en saisir et de devenir acteur de ces taches en écrivant lui-même aux services, ce qui découlera avec un ensemble de travaux sur une analyse du monde du travail dans sa globalité.
Ce projet a pour but l’analyse du monde du travail, des relations professionnelles sur différents aspects et caractéristiques comme la hiérarchie, le salaire, le processus de recrutement, les contrats, les échanges professionnels / clientèles, les espaces de productions, les taches à réaliser, les conséquences psychologiques afin de trouver des failles ou forcer des espaces de rupture pour donner une place à des libertés, sources de création artistique.
L’artiste se positionne dans le rôle de l’élément perturbateur dans les registres collectifs du « savoir vivre, savoir-faire, savoir être », se servant en préambule des techniques de la notion d’humour comme le comique conceptuel (ironie, antiphrase), l’absurdité (dissonance, paradoxe, inadaptabilité) ou encore l’humour de situation (quiproquos, anachronisme, incongruité). Ce cheminement se poursuit par l’utilisation de contraintes physiques ou mentales qui amènent à des émotions dites négatives (faiblesse, échec, honte), pour atteindre finalement un champ ouvert (scientifique, philosophique, sociologique).
Cette thématique du travail, omniprésente dans la gestion de nos sociétés, est choisi volontairement en raison de son fort potentiel de contraintes souvent éloignées de l’imagerie populaire d’émancipation et d’épanouissement, venant ainsi augmenter la difficulté d’une résurgence de liberté dans la création et provoquer paradoxalement un travail qui a pour ambition une extension du réel plus utopique.
Projet regroupant l’analyse et les expériences professionnelles artistiques et autres de l’artiste, vecteur d’intellectualisation, d’exutoire, d’autodéfense facilitant sa réalisation, son détachement et sa désacralisation et permettant à la création d’œuvres d’art d’être avant tout une attitude, une position à rechercher pour échapper à la règle.
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