Performance « Pour réussir, il faut être sur ses gardes »
Gilbert Coqalane et Djan Silveberg // 20 juillet 2019 // Fondation Louis Vuitton Paris
Dans le cadre de l’exposition " There were two young men " des artistes « Gilbert and Georges ».
Création : Gilbert Coqalane avec la collaboration artistique de l’artiste luxembourgeois Djan Silveberg
Également avec la collaboration artistique des photographes :
• Jean Michel Jagot
• Jean François Brion / Célestin Brion
• Béatriz V.
La performance " Pour réussir, il faut être sur ses gardes " est une performance in situ non autorisée dans un haut lieu parisien (Fondation Louis Vuitton // Exposition « Gilbert and Georges »).
Performance réalisée sans autorisation ou accréditation de la Fondation Louis Vuitton, d'une incertitude totale quant au dénouement.
Elle prend forme par le biais d'une expression corporelle statique, en position debout, sans parole, sans émotion, au centre d’une salle d’exposition, et qui a pour conséquence de se confronter à la foule, aux touristes, aux agents de sécurité en entravant le bon fonctionnement de ce lieu. Le déroulé et la fin de la performance n'est pas décidée par les artistes mais uniquement par une intervention extérieure indéterminée.
En s'imposant physiquement et de façon pacifique, l'artiste propose un état objectif de la profession d'artiste et d'agent de sécurité, avec plusieurs lectures possibles, mais aussi un questionnement sur les limites et les règles d'un musée ou d'un appareil d'exposition :
Peut-on rester immobile et silencieux dans un musée qui expose des artistes qui sont à l'origine de ce concept de sculptures vivantes ?
Peut-on rester immobile et silencieux dans un musée qui demande à ses salariés (agent de sécurité), l'utilisation de ces mêmes pratiques professionnelles ?
En additionnant l'art et le travail, la réponse de la Fondation Louis Vuitton fut l'appel aux forces de l'ordre.
La performance est réalisée par Gilbert Coqalane et Djan Silveberg, tous deux habillés des mêmes tenues que les agents de sécurité de la Fondation Louis Vuitton (costume noir, chemise blanche, cravate rouge, ceinture boucle argentée), protagonistes importants de la vie des musées mais très largement oubliés. Par son esthétisme et son absurdité, il est à noter un hommage à l’œuvre de Gilbert et Georges, en particulier un rappel à leurs « Sculptures Vivantes ».
Habillés dans les toilettes, en position de performance de 11h15 à 12h45, nous avons eu 5 interlocuteurs en qualité d'agents de sécurité ( agents et responsables), 2 responsables de la Fondation Louis Vuitton, 5 visiteurs du musée, le dirigeant de l'entreprise de surveillance, et 2 policiers.
Nous n'avons répondu à aucun des interlocuteurs.
Évacuation par les policiers suite à la demande de la Fondation Louis Vuitton, transportés en voiture de police au commissariat de police du 16ème arrondissement de Paris, garde à vue de 12h55 à 14 heures.
Nous avons parlé quand nous étions en garde à vue.
Aucune prise de vue n’était possible lors de l’évacuation, les photographes étaient tenus à distance.
Aucune prise de vue n’était possible lors de la garde à vue, nos portables étant soustraits.
RESSOURCES HUMAINES
« Ressources Humaines » est un projet artistique porté par l’artiste Gilbert Coqalane.
Ce projet débute en 2009 par le désir de transformation du quotidien et de l’expérience professionnelle en action artistique.
Travaux qui peuvent être pluriels dans leurs formes comme la performance, l’installation, la vidéo, l’écriture et la production d’objets mais également dans leurs lieux d’expressions comme les lieux traditionnels de diffusion artistiques (centres, galeries…) ou non traditionnels (centres commerciaux, entreprises, lieux de productions…).
La genèse du projet se situe dans des emplois non artistiques occupés par l’artiste, où il traite les relations épistolaires entre les services après-vente d’entreprises et les clients : il décide de s’en saisir et de devenir acteur de ces taches en écrivant lui-même aux services, ce qui découlera avec un ensemble de travaux sur une analyse du monde du travail dans sa globalité.
Ce projet a pour but l’analyse du monde du travail, des relations professionnelles sur différents aspects et caractéristiques comme la hiérarchie, le salaire, le processus de recrutement, les contrats, les échanges professionnels / clientèles, les espaces de productions, les taches à réaliser, les conséquences psychologiques afin de trouver des failles ou forcer des espaces de rupture pour donner une place à des libertés, sources de création artistique.
L’artiste se positionne dans le rôle de l’élément perturbateur dans les registres collectifs du « savoir vivre, savoir-faire, savoir être », se servant en préambule des techniques de la notion d’humour comme le comique conceptuel (ironie, antiphrase), l’absurdité (dissonance, paradoxe, inadaptabilité) ou encore l’humour de situation (quiproquos, anachronisme, incongruité). Ce cheminement se poursuit par l’utilisation de contraintes physiques ou mentales qui amènent à des émotions dites négatives (faiblesse, échec, honte), pour atteindre finalement un champ ouvert (scientifique, philosophique, sociologique).
Cette thématique du travail, omniprésente dans la gestion de nos sociétés, est choisi volontairement en raison de son fort potentiel de contraintes souvent éloignées de l’imagerie populaire d’émancipation et d’épanouissement, venant ainsi augmenter la difficulté d’une résurgence de liberté dans la création et provoquer paradoxalement un travail qui a pour ambition une extension du réel plus utopique.
Projet regroupant l’analyse et les expériences professionnelles artistiques et autres de l’artiste, vecteur d’intellectualisation, d’exutoire, d’autodéfense facilitant sa réalisation, son détachement et sa désacralisation et permettant à la création d’œuvres d’art d’être avant tout une attitude, une position à rechercher pour échapper à la règle.
VIDÉO EXTRAIT 1 :
ce concept ?
VIDÉO EXTRAIT 2 :
VIDÉO EXTRAIT 3 :
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